I Love Belgium... and you?

Wir heiβen Super-Fantastisch !

29 novembre 2006

On se voit samedi?

24 novembre 2006

Kraft durch Freude?

Signe des temps, le grand titre d'avant-hier dans tous les quotidiens est en train de lentement descendre, descendre,... alors que finalement rien n'a changé en quarante-huit heures : pas plus d'informations, pas plus de contre-mesure, juste un album Panini complet de réactions d'indignation qui me font penser au numéro de cirque de Coluche dans "L'aile ou la cuisse".

Aujourd'hui, l'affaire VW Forest se trouve sur le site de la DH après respectivement le décès d'un supporter du PSG (...mais quand on est supporter du PSG, mourir de ça ou d'ennui... Second degré!), le bureau de Van Cau à l'hôtel de ville de Charleroi (Rôôô, à ce propos, avez-vous écouté Kathryn Brahy et Elio ce matin sur BelRTL? Elle posait les questions qui dérangent, j'ai bien cru que le premier wallon allait célébrer la journée contre les femmes battues à sa façon...), et une histoire d'exhibitioniste et de son "artillerie" (terme emprunté au premier quotidien du pays) dans le bus.

Votre blog préféré a acueilli hier un nouveau lecteur, google. Bienvenue à toi, n'hésite pas à revenir par ici même quand l'actualité ne justifie pas une activité bloguesque aussi intense que pour le moment (dire que je me faisais du souci sur "que raconter ce mois-ci"...).
A sa demande, je remets aussi le lien vers le site "Expression libre" (http://www.expression-libre.eu/vw-forest).

Ce site de sondages pose actuellement la question du boycott ou non de la marque Volkswagen. C'est en effet un thème récurrent cette semaine.
Chacun est libre d'avoir son avis, et de le partager. On ne juge pas, on écoute, on conseille, mais on n'oblige rien.

Néanmoins, à cette question, Super-Fantastisch ne souhaite pas répondre positivement, et ce pour les raisons suivantes:

- parce qu'il a été dit et redit que cette décision est en ligne avec les choix sociaux que VW a fait dans son fief allemand: augmentation de la durée de travail sans compensation salariale, et suppression de près de 20.000 emplois. La restructuration ne touche donc pas que Forest.
En 1997, lors de l'affaire Renault Vilvorde, nous étions face à une situtation différente: l'usine était réellement rentable, la marque ne subissait pas de plan de restructuration général, et les nouveaux modèles allaient arriver. Il a été dit depuis que l'usine de Vilvorde avait été sacrifiée par Renault dans l'optique de poser un geste fort devant ses actionnaires, et montrer qu'ils étaient près à tout pour garantir leur rentabilité. Voit-on moins de Mégane en Belgique pour autant?

- parce que, comme je l'avais déjà écrit, la responsabilité n'incombe pas qu'à la maison-mère, mais un peu à tous ceux qui n'ont pas réagi à temps alors que l'on savait ce qui se tramait sous le couvercle du chaudron forestois. Agir à la source, "Genchi Genbutsu"... Mais peut-on boycotter nos élus?

- parce que ce boycott toucherait avant tout les concessionnaires, les garages agréés et les réparateurs VW en Belgique. Or ceux-ci ne sont pas lien direct avec le Manufacturing et Wolfsburg, mais uniquement avec l'importateur belge des modèles VW et le Marketing. Ce serait donc se tromper de cible, et risquer de mettre l'emploi de ces personnes-là en danger. La restructuration ici risque de déjà pas mal entacher la réputation de la marque, est-il vraiment nécessaire d'en rajouter?

- parce que, comme le savent déjà les habitués de Super-Fantastisch, ça fait à peine deux mois que j'ai reçu ma Corolla 1.4 D-4D, mais que si j'avais reçu une Golf TDI 90 ou une Skoda Octavia 1.6 FSI je ne me serais pas plaint non plus. Et je me demande, parmi ceux qui appellent au boycott, combien roulent en VW, combien ont commandé une VW ou combien souhaiteraient une VW...

Pour toutes ces raisons, et d'autres encore que vous êtes libres de mettre en commentaire (vous pouvez également me démentir, je ne détiens pas le savoir universel!), je ne vois pas l'utilité réelle d'un boycott de la marque.
La Poste restructure ses activités en Belgique, peut-on s'en passer néanmoins?

Post-scriptum: je sais qu'avec un nom à consonance germanophone votre blog préféré pourrait passer pour "partisan". Il n'en est rien, j'ai déjà expliqué les raisons d'un tel nom pour un tel blog. De plus, cette appellation m'a été inspirée par des Ecossais! ;o)

23 novembre 2006

Le festival de la porte ouverte!


Depuis hier, dans les médias, c'est le cortège funéraire qui circule jour et nuit. Que l'on ait quelque chose à dire ou non, et que ce soit intéressant ou non, peu importe, ce qui arrive à Forest c'est comme une grande campagne électorale ou le prix de l'Arc de Triomphe : il faut se montrer, et se montrer rassurant.
Hier matin, Kathryn Brahy recevait Laurette Onkelinx sur BelRTL, et aujourd'hui la responsable de la communication de l'usine de Forest. Premier point commun entre ces deux personnes : elles risquent autant l'une que l'autre de perdre leur gagne-pain en 2007.
Second point commun : les portes ouvertes.

Laurette nous a servi une bonne soupe bien réconfortante sur "c'est mal ce que les Allemands font chez nous...", "le gouvernement va tout mettre en oeuvre pour...", "les institutions vont travailler ensemble pour retrouver un emploi...", "blablablabla... je fais du bruit dans le poste pour me montrer concernée".
La responsable de la communication de VWB, pareil: "nous ne savons pas vraiment pour le moment...", "nous verrons en temps voulu...", "nos pensées vont aux familles...", "blablabla... je ne sais rien, je ne dis rien, mais je suis là, donc je montre mon implication".
Bref : le festival de la porte ouverte et de la langue de bois. Merci de nous dire que vous ne savez rien (je ne blâme pas cette attitude, vu que c'est aussi ce que je fais à travers ce blog), mais aussi et surtout que vous n'entreprenez rien à la source de ce problème.

Agir sur les conséquences, c'est un moindre mal. Mais c'est un mal, c'est trop tard. Mais combien d'autres catastrophes sociales devront nous encore subir en Belgique pour que l'on s'attaque vraiment aux causes?

Je trouve aussi un parallèle étonnant (étonnamment étonnant) avec ce qui s'est passé au Sporting d'Anderlecht mardi soir : c'était pour eux l'opération de la dernière chance pour rester dans l'élite du football européen, ils devaient gagner les deux matchs qu'il leur restait, après n'avoir subi que des défaites. Ils ont perdu le premier, bye bye la Champions' League.
Cet exemple peut paraître anodin, mais il montre bien qu'attendre la dernière opportunité pour réagir est déjà trop tard. Les signaux d'alarme que l'on nous donne ne sont là que pour préparer l'imminence du crash.
C'est aussi un peu comme quand on pile sur la pédale de frein derrière une voiture : on réagit, mais dans sa tête on décompte "cinq, quatre, trois, deux, un"...

Aujourd'hui, le monde s'accorde pour dire que le plan proposé par VW mène à la fin de l'usine à terme. Que l'usine avec 1.500 travailleurs pour une production de 60 à 80.000 voitures n'est pas viable.

Pour moi, ça, c'est un signal fort. Et si ceux qui peuvent changer le court des choses ne réagissent pas, et bien on laissera la petite usine faire sa petite production, on laissera la motivation s'éroder, et on y repensera le jour où les 1.500 personnes qui seront restées fermeront la porte derrière elles en emportant un souvenir. Comme disait Permentier, on en fera des logements sociaux... (...comme chez Pfizer à Jette? Tiens, voilà un autre exemple de - double - plantage!)

On a laissé cette usine aller pendant des années alors qu'on la savait en danger, et je crains que l'on continue ainsi.
Y a-t-il une déontologie qui empêcherait les personnes qui le peuvent de changer les règles du jeu? Même quand la survie de milliers d'emplois est en jeu?

Peut-être a-t-on simplement perdu le sens des réalités : face à 4.000 emplois, on se résigne et on se dit que "bof, 1.500 de plus ou de moins, peu importe..." C'est d'ailleurs le moment choisi par Kraft, la Poste et d'autres pour annoncer leurs plans sociaux, de manière à ce qu'ils passent inaperçus (et où l'on reparle de DHL, mais Super-Fantastisch était déjà sur la balle il y a deux jours!).

1.500 emplois, c'est à peine moins que la société où je suis : 1.600 employés, 52 nationalités, parmi les 250.000 travailleurs de Toyota dans le monde. Ca fout les boules...

"Primum non nocere", c'est ce que l'on apprenait en première candi de dentisterie. "Ne pas nuire", conserver ce qui existe déjà. Ca veut dire qu'on n'arrache pas une dent si elle peut être soignée, dévitalisée, reconstruite.
Ca pourrait aussi dire qu'on ne sacrifie pas 1.500 emplois et une usine qui, eux aussi, pourraient être sauvés...

21 novembre 2006

Petit post autobiographique

Tout ce battage autour de cette sinistre actualité sociale (comme on entend de partout ce soir) me plonge dans une profonde crise de nostalgie...
Oh non, je ne vais pas regretter d'avoir quitté la maison VW l'année dernière, mais les souvenirs que j'en avais me reviennent et me donnent l'impression d'un gros gâchis (..."un gâchis Permentier" comme on dit à Forest. Non je ne sors pas, je suis chez moi!).

Mon premier entretien d'embauche, longtemps après la fin de mes études (ça n'avait pas été facile à décrocher, sans expérience) avait été pour Arvin Meritor, en tant que technicien Qualité. Evidemment couronné d'insuccès, mais qui avait éveillé en moi une idée de mieux connaître la grosse usine (je la voyais encore comme un employeur modèle...).
Comme pour me narguer davantage, j'avais été également contacté par Schnellecke quelques mois après, pour un poste de responsable Qualité. Même insuccès, mais un contact.
Quand j'étais stagiaire dans le groupe de presse de la DH (et oui, l'As...), je me souviens être passé à côté de l'usine, devant le 201. J'étais comme un gosse, j'avais même raconté à mon collègue les CV que j'avais envoyés, les entretiens que j'avais eus, mon rêve d'un jour aller là-dedans "en professionnel", etc.
Et le mois suivant, le 2 novembre 2004, je commençais comme logisticien-magasinier pour Schnellecke, à faire de la console centrale et des séquences pour la chaîne!
Jusqu'à la rentrée du mois d'août, j'avais essentiellement un job assis, dans un bureau chauffé, que je quittais pour porter des pièces de rattrapage, blaguer avec le chef de là-bas, admirer la chaîne (j'ai toujours aimé cette chaîne) et ramener des croissants. Mais par après, les consoles centrales furent reprises par le sous-traitant majoritaire dans l'Automotive Park, et j'ai bien du m'adapter pour garder mon job: magasinier le week-end (samedi matin, dimanche nuit) à mettre des pièces dans l'ordre de passage en chaîne, et logisticien le mercredi en journée à encoder les rares chargements qui venaient encore. Bye bye le stress, bonjour la flexibilité!
En octobre 2005, nous avons appris que la société, qui s'était déjà séparée de près de la moitié de son effectif, allait fermer au 31 décembre. Plan Renault, négociations, démotivation,...
Et donc un an après y être arrivé, je quittais l'usine. Je ne partais pas parce que je n'aimais plus ça, ni parce qu'on ne voulais plus de moi, mais parce que j'ai eu la chance de pouvoir échapper au couperet qui allait tomber si je ne trouvais rien.

Le coupable de ce mini séisme social (avant la grosse secousse tellurique d'aujourd'hui. Cinquante ouvriers se retrouvèrent largués quand même!), je le chercherais du côté de l'Automotive Park.
Pour l'Allemagne, cette extension de l'usine a été vendue comme le maillon magique qui permettrait de dire qu'en Belgique si on n'a pas la main d'oeuvre la moins chère, on sait au moins mettre la main à la pâte pour faire une belle usine bien efficace façon Panzer.
Pour la région bruxelloise, cette extension a été vendue comme "l'usine à emplois", qui allait relancer l'embauche de personnes peu qualifiées grâce à l'ORBEM (Source: "Tribune de Bruxelles" n°120, page 4, et . Je ne trouve plus la Tribune avec la photo des béats avec leur pelle et leur casque...)
Résultat: des sous-traitants comme Schnellecke ou Schrader ont fermé leurs portes (voir deux articles plus bas), VW a délesté ses effectifs qui ont été replacés dans l'Automotive Park, et aujourd'hui l'Allemagne respecte ses accords sur l'emploi intra-muros. En ne faisant que déplacer le problème, VW gardait les mains propres...

...mais aujourd'hui ça va se voir.

La chose que je regrette le plus de ma période VW, ce sont vraiment les croissants et les pains-saucisse. Parce que chez Toyota, les pains-saucisse, c'est pas de la saucisse: c'est une frica(n)delle molle en pâte feuilletée (je dénonce...)!
Mais c'est surtout mon tout premier vrai boulot (après quelques stages), et bien que "précaire", intérimaire, ouvrier, travaillant en pauses dans un atelier soit étouffant, soit caillant, mais toujours poussiéreux, j'aimais bien ce que je faisais et les gens avec qui je le faisais. Bref: je le respectais.
Et puis c'est aussi avec l'expérience de ce boulot que j'ai décroché mon poste actuel. Sans cela, je serais peut-être devant les grilles du 201 ce soir à craindre pour mes fesses.
Je reste donc sentimentalement accroché à VW Forest, et je me sens un peu touché par ce qui arrive ce soir.

Maintenant, on doit se farcir les têtes de Droopy de tous ces gens si attristés dans le poste: le ministre-président flamand, le ministre président bruxellois, le min... Mais! Mais! Mais il en manque un! Mais où est-il? Ah mais peut-être a-t-il peur des camions, des z'autos, tout ça... C'est vrai, c'est aussi un peu grâce à lui que les Yaris s'assemblent de l'autre côté de la frontière (vous le saviez, ça?)...

Je termine par un petit message personnel, à l'attention de Monsieur Guy Verhofstadt. Merci de bien vouloir lui transmettre, de la part de Super-Fantastisch:

Guy,
s'il te plaît bien, arrête un peu de parler de "considérations nationales" à propos de cette histoire. C'est le seul prétexte que tu as trouvé, et il est vain. En plus, maintenant, tout le monde en parle et c'est déjà lassant.
Le jour où Interbrew (je suis de la vieille école, je les appelle encore "Interbrew") ne brassera plus qu'en Tchéquie, en Russie et au Brésil, tu en demanderas, de la "considération nationale"!
Le jour où Douwe Egberts t'enverra ton paquet de café avec un timbre du Nicaragua sur l'enveloppe, tu en boufferas, de la considération nationale!
Le jour où Lakshmi Mittal t'a montré que la sienne est plus grosse que la tienne, t'aurais bien voulu un centimètre de considération nationale!
Le jour où DHL partira aussi en Allemagne... Ah non, je suis bête, ce jour est déjà programmé, ce sera en 2008!
Et tu ne comprendras pas pourquoi les entrepreneurs ne savent pas où c'est, la Belgique...

Maintenant, t'as ben l'air malin, à chercher des pistes pour minimiser les conséquences, recaser les gens, tes plans Renault et autres moulins contre lesquels te battre. Mais si tu avais cherché à mieux gérer les causes intrinsèques, hein?
Allez, je t'aide, tu sais une fois cliquer
ici, hein!

Bien à toi,

Ton Super-Fanta'.


(J'adresse ce message à Guy, parce que je crois que c'est une sorte de secrétaire au sein du gouvernement, non?)

"C'est pourtant facile de ne pas se tromper"...

La semaine dernière, dans la sacro-sainte télé, je me souviens qu'un soir on avait droit au président Giscard d'Estaing sur la Une (qui parlait de son bouquin sur ses sept ans à la tête de la plus haute magistrature de l'Etat), et Sardou sur la Trois (qui chantait "Les Ricains"). La bonne vieille télé des années septante!

Hier, le paysage télévisuel était autre. "Ils" étaient dans le poste. "Ils" étaient partout. "Ils" étaient à la radio le matin sur Belertéyèle, et le soir sur la Ertébéyèfe. Et "ils" soutenaient que jamais, Ô grand jamais, "ils" ne seraient responsable de la tragédie forestoise, Ô que non, puisqu'"ils" ont toujours agi pour le mieux.

"Eux", ce sont les autorités, les z'élus du peup'. Le ministre-président, le ministre de l'emploi, les autres petits ministres qui veulent leur place sur la photo des bienfaiteurs du petit peuple, les z'élus locaux, etc. Caractéristique commune : la mine de chien battu, et le discours mi-figue mi-raisin dans le genre de grandes phrases péremptoires qu'un Mimi Daerden n'aurait pas reniées : "ce sera tragique, mais nous garderons la tête haute face à l'envahisseur allemand!".

My left foot...

Moi, j'ai surtout souri quand, dans ma mémoire d'archiviste, j'ai eu le souvenir d'une Tribune de Bruxelles de 2005, consacrée à Forest, et où la bourgmestre voyait plutôt l'usine "qui la préoccupe tant pour le moment" (entendu sur BelRTL) comme un gros chancre dans une commune qui héberge - tout de même - la ministre présidente wallonne (qui, soit dit en passant, ressemble de plus en plus à un porte-manteaux, mais là n'est pas le sujet. D'ailleurs, y'a plein d'autres "Framerisous" DANS l'usine.)!

Bon, faut pas se leurrer, et voir un peu comment ça se passe chez les voisins. Grosso modo, et sans être l'expert du monde automobile que je rêve d'être, une usine qui produit 200.000 voitures par an, un simple site d'assemblage sans R&D ou infrastructure centrale pour la grosse machine mondiale VW, si ça a eu besoin de 5.000 personnes à un stade de sa longue vie (cinquante ans, tout de même!), aujourd'hui dans la plupart des usines, la moitié suffisent pour le même rendement (Valenciennes : 300.000 Yaris assemblées par an et par 2.700 personnes, centre logistique inclus). Et là, ça risque de faire mal: soit VW se tire une balle dans le pied, et traîne ce boulet qui lui restera attaché à l'autre pied (et on dira "bye bye" à l'usine en 2008), soit le dégraissage est tragique mais permettra de survivre.

D'autre part, (et cela restera une question ouverte), qui a dit que nos pouvoirs publics n'avaient pas une part de responsabilité sur le faible rendement économique des entreprises implantées chez nous? A l'heure de la course au profit et de l'ouverture des frontières à l'Est (parce qu'à l'Ouest, y'a que la mer. Z'aviez remarqué?), il est parfois bon de se remettre en cause.

Le reste n'est plus qu'une question de diplomatie: ne pas aller chercher les ouvriers directement sur la chaîne, entre deux voitures, pour leur faire comprendre qu'ils peuvent rentrer chez eux et y rester (remember 2004...).

Baissez la tête quand le vent de la guillotine ne fait que passer.

19 novembre 2006

Un an après...


Cette nuit, ça fera un an tout pile. Ou plutôt demain matin à 6 heures. Un an que j'ai quitté la grande usine du Boulevard de la deuxième armée britannique, après mon dernier service de nuit.
Pour autant que je me souvienne, ce ne fut pas le service le plus actif de toute ma carrière pour VW: à cette époque, on liquidait les dernières Audi A3 qui passaient en chaîne, et le travail en séquences se réduisait comme peau de chagrin à la faveur des Kanban. Ce qui nous laissa tout le loisir d'aller se manger une petite frite, trinquer une bouteille de mousseux pour mon départ, et même téléphoner à une voyante...
Voui, à l'époque, la préoccupation était plus à "que faire en janvier?" plutôt qu'à se donner à 100% sans en avoir la motivation.
En ce qui me concerne, je ne m'étais pas livré à cette expérience divinatoire, puisque je savais où j'allais, j'avais juste bien rigolé en écoutant les prédictions.
Quelques mois après, j'avais moins rigolé quand j'appris que les bonnes perspectives que cette voyante prédisait à mon chef d'équipe s'étaient réalisées. Et c'est tant mieux!
(Je n'ai plus les coordonnées de cette dame, mais en regardant dans le Vlan, avec un peu de chance, elle y fait encore de la pub).

Tous ces souvenirs ne me reviennent pas innocemment aujourd'hui. On peut même se demander si tous les efforts consentis depuis l'année dernière à Forest n'ont pas fait que déplacer le problème... Et aujourd'hui, ce ne sont plus seulement les sous-traitants qui ont peur (quoique... on ne parle jamais de ceux-là que dans les revues syndicales), mais la grande maison elle-même. Voir quelqu'un qu'on connaît dans la télé, c'est bien. Voir plein de ses anciens collègues du "201" en même temps, c'est limite alarmant.
Alors bon, on peut aussi compter avec la part de sensationalisme journalistique qui fait notre quotidien. Quand c'est pour un fait divers, on rigole, on le cite en se moquant. Quand c'est pour parler d'une éventuelle crise sociale, on se demande s'il est bien judicieux de d'ores et déjà parler de "fermeture de l'usine", de "nouveau Renault Vilvoorde", attiser la tension, etc., alors que de toute évidence personne ne sait rien.
Ni la RTBéyèfe, ni la Déhache. Personne, hormis un des Allemands les plus riches du monde. Mais je ne pense pas me tromper en disant qu'il n'a contacté aucun média belgo-belge jusque là.

Alors voilà, pour eux aujourd'hui comme pour nous il y a un an, c'est le retour des remises en question. Rôôô, le temps que j'étais à Forest, c'était tous les trois mois, ce genre d'affronts. Et le grand-grand patron est déjà venu (je l'ai même vu, Pischetsrieder, alors que je sortais de la bonne boulangerie de l'usine avec mes croissants tout chauds...), et Bruxelles n'a pas été à feu et à sang pour autant.
La capacité de production de l'usine, sa qualité d'assemblage, sa structure,... ne sont pas vraiment à remettre en question. Remontant un peu à la racine des écueils qui se posent actuellement, ask yourself 5 times "why?", on arrive sûrement un cran au dessus...

Pourtant ils étaient beaux sur la photo, tous nos (nombreux) ministres posant avec leur casque et leur pelle, le jour où ils ont inauguré l'Automotive Park! J'espère seulement qu'un jour, sur ses ruines, on érigera une stelle à la mémoire de l'emploi, façon "le Fédéral m'a tuer".

J'espère surtout qu'il n'y aura pas de ruines tout de suite.

14 novembre 2006

Super-Fanta' candidat ?


Gottferdom ! Ca fait déjà presque trois semaines que je n'ai plus donné de signe de vie ici! Et mon lectorat qui s'impatiente! M'enfin, il est temps de se réveiller là, parce que dans quarante-huit heures c'est l'arrivée du Beaujolais Nouveau, et que après ça, je ne sais pas dans combien de temps je vais rouvrir les yeux sur la blogosphère...
L'info du jour, elle ne vient pas de mon canard préféré (celui qui commence par "D" et qui termine... au sac jaune), mais de l'AFP, organisme sérieux s'il en est, elle-même relayée par Yahoo, qui la tenait lui-même d'Auto Plus. Donc c'est comme une décision prise à la fois par le gouvernement wallon et le gouvernement de la communauté française : on peut faire confiance...
Mais bon, je préfère lire ça un peu comme mon horoscope : "Que dit-on de ma tendance politique aujourd'hui?"
Bon, hormis le fait que je traite tous ceux que je connais en Peugeot de "fachos" ("...c'est pas moi, c'est Auto Plus"), on peut dire que j'ai bien fait de liquider ma Saxo-avec-fanion-de-foot-au rétro : j'aurais trop eu la honte de passer pour le dernier communiste de Bruxelles! Déjà que j'ai encore vu des Citroën Visa rouler à Valenciennes...
Bref, j'ai aussi eu une Peugeot, mais j'apprenais juste à conduire et je ne votais pas encore, donc ça ne compte pas, hein?
Aussi, et toujours selon "l'information", dans la famille, on serait plutôt "UMP, ascendant Ecolo, avec une touche de PS dedans" (c'est ce qui arrive quand on a un père fétichiste de la 4CV de l'île Seguin).
Au final, on apprécie comme toujours la véracité et la précision de ce sondage fort utile, qui nous rappelle que, comme toujours, les Français roulent comme des veaux dans des voitures françaises, Môssieur! A peu de choses près, on n'est pas loin du rôle de Gérard Jugnot dans "Papy fait de la Résistance"!
Mais ce sondage ne dit pas tout. En effet, si 55% de Français roulent pour des constructeurs qu'ils croient encore "locaux" (la Tchéquie, la Roumanie, le Brésil, ce sont des voisins, non?), il ne dit pas en quoi roulent les 45% restant!
Et là, je me mets à rêver. Je me dis que 45%, c'est deux fois ce qu'il faut pour décider du sort d'une démocratie (vous savez, ce pays au sud où l'on compte réellement tous les pitits papiers qu'on met dans la boîboîte...), et que un peu devant les constructeurs français il y a les constructeurs nippons, et que un peu devant les constructeurs nippons il y a le n°1 mondial...
Allez, faisons bref : montrons nous persuadés que le message caché de ce sondage est que les conducteurs de Toyota (et de Lexus, entre cousins...) sont les seuls à pouvoir décider utilement de la destinée d'une nation, puisque les conducteurs de voitures françaises tournent en rond et s'annulent les uns les autres, et que donc à ce titre, nous z'autres toyotistes faisons partie d'un groupe ultrasecret qui préside à la destinée du monde en se réunissant le moins possible, et qu'on se fait appeler les "Superfantastischerbergers", et que même Prince Pinippe et Nustinénin-la-numéro-nin ont commandé leur Aygo pour pouvoir nous rejoindre!

Et dire que vous avez failli attendre trois semaines pour lire ça!