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Wir heiβen Super-Fantastisch !

19 novembre 2006

Un an après...


Cette nuit, ça fera un an tout pile. Ou plutôt demain matin à 6 heures. Un an que j'ai quitté la grande usine du Boulevard de la deuxième armée britannique, après mon dernier service de nuit.
Pour autant que je me souvienne, ce ne fut pas le service le plus actif de toute ma carrière pour VW: à cette époque, on liquidait les dernières Audi A3 qui passaient en chaîne, et le travail en séquences se réduisait comme peau de chagrin à la faveur des Kanban. Ce qui nous laissa tout le loisir d'aller se manger une petite frite, trinquer une bouteille de mousseux pour mon départ, et même téléphoner à une voyante...
Voui, à l'époque, la préoccupation était plus à "que faire en janvier?" plutôt qu'à se donner à 100% sans en avoir la motivation.
En ce qui me concerne, je ne m'étais pas livré à cette expérience divinatoire, puisque je savais où j'allais, j'avais juste bien rigolé en écoutant les prédictions.
Quelques mois après, j'avais moins rigolé quand j'appris que les bonnes perspectives que cette voyante prédisait à mon chef d'équipe s'étaient réalisées. Et c'est tant mieux!
(Je n'ai plus les coordonnées de cette dame, mais en regardant dans le Vlan, avec un peu de chance, elle y fait encore de la pub).

Tous ces souvenirs ne me reviennent pas innocemment aujourd'hui. On peut même se demander si tous les efforts consentis depuis l'année dernière à Forest n'ont pas fait que déplacer le problème... Et aujourd'hui, ce ne sont plus seulement les sous-traitants qui ont peur (quoique... on ne parle jamais de ceux-là que dans les revues syndicales), mais la grande maison elle-même. Voir quelqu'un qu'on connaît dans la télé, c'est bien. Voir plein de ses anciens collègues du "201" en même temps, c'est limite alarmant.
Alors bon, on peut aussi compter avec la part de sensationalisme journalistique qui fait notre quotidien. Quand c'est pour un fait divers, on rigole, on le cite en se moquant. Quand c'est pour parler d'une éventuelle crise sociale, on se demande s'il est bien judicieux de d'ores et déjà parler de "fermeture de l'usine", de "nouveau Renault Vilvoorde", attiser la tension, etc., alors que de toute évidence personne ne sait rien.
Ni la RTBéyèfe, ni la Déhache. Personne, hormis un des Allemands les plus riches du monde. Mais je ne pense pas me tromper en disant qu'il n'a contacté aucun média belgo-belge jusque là.

Alors voilà, pour eux aujourd'hui comme pour nous il y a un an, c'est le retour des remises en question. Rôôô, le temps que j'étais à Forest, c'était tous les trois mois, ce genre d'affronts. Et le grand-grand patron est déjà venu (je l'ai même vu, Pischetsrieder, alors que je sortais de la bonne boulangerie de l'usine avec mes croissants tout chauds...), et Bruxelles n'a pas été à feu et à sang pour autant.
La capacité de production de l'usine, sa qualité d'assemblage, sa structure,... ne sont pas vraiment à remettre en question. Remontant un peu à la racine des écueils qui se posent actuellement, ask yourself 5 times "why?", on arrive sûrement un cran au dessus...

Pourtant ils étaient beaux sur la photo, tous nos (nombreux) ministres posant avec leur casque et leur pelle, le jour où ils ont inauguré l'Automotive Park! J'espère seulement qu'un jour, sur ses ruines, on érigera une stelle à la mémoire de l'emploi, façon "le Fédéral m'a tuer".

J'espère surtout qu'il n'y aura pas de ruines tout de suite.

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