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Wir heiβen Super-Fantastisch !

23 novembre 2006

Le festival de la porte ouverte!


Depuis hier, dans les médias, c'est le cortège funéraire qui circule jour et nuit. Que l'on ait quelque chose à dire ou non, et que ce soit intéressant ou non, peu importe, ce qui arrive à Forest c'est comme une grande campagne électorale ou le prix de l'Arc de Triomphe : il faut se montrer, et se montrer rassurant.
Hier matin, Kathryn Brahy recevait Laurette Onkelinx sur BelRTL, et aujourd'hui la responsable de la communication de l'usine de Forest. Premier point commun entre ces deux personnes : elles risquent autant l'une que l'autre de perdre leur gagne-pain en 2007.
Second point commun : les portes ouvertes.

Laurette nous a servi une bonne soupe bien réconfortante sur "c'est mal ce que les Allemands font chez nous...", "le gouvernement va tout mettre en oeuvre pour...", "les institutions vont travailler ensemble pour retrouver un emploi...", "blablablabla... je fais du bruit dans le poste pour me montrer concernée".
La responsable de la communication de VWB, pareil: "nous ne savons pas vraiment pour le moment...", "nous verrons en temps voulu...", "nos pensées vont aux familles...", "blablabla... je ne sais rien, je ne dis rien, mais je suis là, donc je montre mon implication".
Bref : le festival de la porte ouverte et de la langue de bois. Merci de nous dire que vous ne savez rien (je ne blâme pas cette attitude, vu que c'est aussi ce que je fais à travers ce blog), mais aussi et surtout que vous n'entreprenez rien à la source de ce problème.

Agir sur les conséquences, c'est un moindre mal. Mais c'est un mal, c'est trop tard. Mais combien d'autres catastrophes sociales devront nous encore subir en Belgique pour que l'on s'attaque vraiment aux causes?

Je trouve aussi un parallèle étonnant (étonnamment étonnant) avec ce qui s'est passé au Sporting d'Anderlecht mardi soir : c'était pour eux l'opération de la dernière chance pour rester dans l'élite du football européen, ils devaient gagner les deux matchs qu'il leur restait, après n'avoir subi que des défaites. Ils ont perdu le premier, bye bye la Champions' League.
Cet exemple peut paraître anodin, mais il montre bien qu'attendre la dernière opportunité pour réagir est déjà trop tard. Les signaux d'alarme que l'on nous donne ne sont là que pour préparer l'imminence du crash.
C'est aussi un peu comme quand on pile sur la pédale de frein derrière une voiture : on réagit, mais dans sa tête on décompte "cinq, quatre, trois, deux, un"...

Aujourd'hui, le monde s'accorde pour dire que le plan proposé par VW mène à la fin de l'usine à terme. Que l'usine avec 1.500 travailleurs pour une production de 60 à 80.000 voitures n'est pas viable.

Pour moi, ça, c'est un signal fort. Et si ceux qui peuvent changer le court des choses ne réagissent pas, et bien on laissera la petite usine faire sa petite production, on laissera la motivation s'éroder, et on y repensera le jour où les 1.500 personnes qui seront restées fermeront la porte derrière elles en emportant un souvenir. Comme disait Permentier, on en fera des logements sociaux... (...comme chez Pfizer à Jette? Tiens, voilà un autre exemple de - double - plantage!)

On a laissé cette usine aller pendant des années alors qu'on la savait en danger, et je crains que l'on continue ainsi.
Y a-t-il une déontologie qui empêcherait les personnes qui le peuvent de changer les règles du jeu? Même quand la survie de milliers d'emplois est en jeu?

Peut-être a-t-on simplement perdu le sens des réalités : face à 4.000 emplois, on se résigne et on se dit que "bof, 1.500 de plus ou de moins, peu importe..." C'est d'ailleurs le moment choisi par Kraft, la Poste et d'autres pour annoncer leurs plans sociaux, de manière à ce qu'ils passent inaperçus (et où l'on reparle de DHL, mais Super-Fantastisch était déjà sur la balle il y a deux jours!).

1.500 emplois, c'est à peine moins que la société où je suis : 1.600 employés, 52 nationalités, parmi les 250.000 travailleurs de Toyota dans le monde. Ca fout les boules...

"Primum non nocere", c'est ce que l'on apprenait en première candi de dentisterie. "Ne pas nuire", conserver ce qui existe déjà. Ca veut dire qu'on n'arrache pas une dent si elle peut être soignée, dévitalisée, reconstruite.
Ca pourrait aussi dire qu'on ne sacrifie pas 1.500 emplois et une usine qui, eux aussi, pourraient être sauvés...

2 Commentaires:

  • "Never try,
    Never fail !"

    Ce film d'animation est loin d'être le meilleur que j'ai vu mais cette réplique à elle seule vaut le détour !

    Je ne sais pas si elle est très "à propos" dans ce cas ... mais elle me vient à l'esprit ... immédiatemment suivie par des souhaits pour les familles balayées par ce drame ainsi que pour ceux qui sont à l'origine de cette souffrance ... quel qu'ils soient ! Puissent-ils prendre conscience de tout cela et développer l'amour et la compassion plutôt que les marges bénéficiaires ... :-/

    By Anonymous Anonyme, at 23/11/06 12:11  

  • Bravo pour ton billet. Je trouve qu'il faut s'unir contre ce nouveau drame social. Une autre initiative citoyenne à saluer: le site http//www.expression-libre.eu/vw-forest qui tente de structurer le débat tout en nous donnant la parole. Ca vaut la peine d'ally y placer un lien vers ce blog.

    By Blogger Unknown, at 23/11/06 13:49  

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