Orson Welles à la RTBF?

Il y a une dizaine d'années, un épisode des Simpsons, celui qui s'appelle "Monsieur Chasse-Neige" ("chasse comme chasse, neige comme neige") se terminait ainsi:

Dieu, afin de mettre fin aux magouilles de Homer et de Barney, faisait fondre toute la neige qui paralysait Springfield. En annonçant cela, le journaliste de service, Kent Brockman, déclarait "Si 25°c au dessus de zéro en plein coeur de l'hiver est le fruit de la pollution automobile, alors pardonnez-moi si je garde ma bonne vieille Pontiac!".

C'était, je crois, lors de la saison 6 ou 7 des Simpsons, soit en 1995-96 environ. Sur le moment c'était drôle. Mais à l'époque où Al Gore tourne des fictions sur le réchauffement climatique, je ne sais pas si ça l'est encore...

Hier, pour une fois que je n'étais pas collé à la sacro-sainte tévé, la RTBF nous avait concocté une émission hors du commun. Un truc plus "Ertéyèle", voire limite "Pleugue" qu'à l'accoutumée, mais sur la chaîne qui propose comme programmes les plus intéressants le journal d'Anne Delvaux et les Génies en herbe.

Catastrophe! Papy, avec sa casquette à carreaux et sa couverture sur les genoux, croit son poste possédé par le démon et commence à sentir des picotements dans le bras gauche. Aaargh.

Tout le monde brâme: il y a les "contre", les politiciens, les journaleux, les Flamands qui se sentent caricaturés, les Wallons qui se sentent lésés, les téléspectateurs qui ont du prendre une tisane pour dormir. Et il y a les "pour", ceux qui ont flairé le truc, ceux qui ont compris le message. Ceux qui, comme moi, et comme devant l'Eurovision l'année passée, sont contents de voir que l'on peut faire autre chose, toucher les gens autrement qu'en leur servant la soupe, bien chaude, bien grasse, qui tient bien au corps et qui vous scotche les fesses au canapé.

Ce matin, la Belgique se réveille avec la gueule de bois, parce qu'hier on l'a mise devant ses responsabilités. Mais cela aura peut-être aussi permis une sorte de prise de conscience de ce qui pourrait bien se passer.

Reste à voir ce que l'on en fera. Il y a dix ans, on tirait des leçons de l'affaire Renault-Vilvorde. Mais il y a un mois, on avait tout oublié...

Blâme-t-on Al Gore pour son docu-fiction?

N'a-t-on jamais rigolé en écoutant le canular d'Orson Welles et la Guerre des Mondes?

Et la marmotte, elle emballe vraiment le chocolat dans le papier d'aluminium?

Alors maintenant on crie au loup. Mais dans dix ans, criera-t-on encore?

Ou bien dira-t-on d'ici là que c'était le temps où il y avait une Belgique, que finalement c'était pas si mal. Et que même parfois, en hiver, il y avait de la neige.

Comme dans les Simpsons?